Vous êtes-vous déjà censuré.e dans l'expression d'un de vos malaises, voire d'un de vos profonds mal-êtres ?
C'est ce qui arrive lorsque nous avons une faible estime de nous-mêmes, lorsque nous avons été obligé.e de nous construire par la force des choses, en solitaire, lorsque nous avons pâti de carence affective depuis notre plus jeune âge, lorsque nous avons construit une vie au sein de laquelle nos rapports aux autres sont biaisés par des échanges exempts d'authenticité.
Pourquoi avoir développé cette tendance à la censure en soi-même, et pourquoi en être venu à manifester des relations basées sur l'apparence, les faux-semblants, depuis un égo qui donne le change ?
Parce que tout simplement, nous avons été blessé.e à un moment précis, nous avons développé des mécanismes inconscients en réaction à cette blessure causée par l'extérieur, depuis un élan d'instinct protecteur et de survie.
LA BLESSURE ORIGINELLE
Si vous vous reconnaissez dans ces lignes, il est fort probable que vous ayez dû vous construire dans un cadre et un environnement familiaux n'ayant pas su vous sécuriser en répondant à vos besoins primaires durant l'enfance.
Vous avez pu manquer d'attention et d'amour d'un ou de vos deux parents, ce qui a entraîné l'intégration dans la psyché et dans la mémoire cellulaire de votre corps la croyance que vous n'étiez "pas assez" pour être aimé.e, que vous ne méritiez certainement pas ce dont vous avez manqué, puisque cela vous a été nié.
Dès les premiers mois de vis, vous avez inconsciemment pu constaté que votre base référentielle (vos parents, les entités les plus proches de vous) ne répondait pas à nos besoins d'attention, de tendresse, d'écoute et d'amour inconditionnels.
Or, ces besoins sont légitimes et il est impossible pour un nourrisson ou un enfant en bas âge d'y répondre par lui-même, en toute autonomie. Les adultes référants sont ainsi les garants, responsables de répondre positivement aux besoins de l'enfant, pour lui fournir un cadre sécurisant pour un développement sain et confiant.
Lorsque ces besoins sont niés, voilà un coeur brisé, un coeur écorché vif qui attirera l'attention pour que soit entreprise une réparation des dommages émotionnels et des conséquences occasionnés.
En grandissant, chacun.e activera alors ses propres mécanismes comportementaux, qui lui permettront de pallier à ce manque et ou d'atténuer la souffrance intérieure causée par cette blessure originelle.
Il s'agît à ce stade d'un pansement. La blessure n'étant pas encore révélée ni conscientisée, la solution adéquate ne peut encore être mobilisée pour permettre la guérison, qui enclenchera à son tour la transformation de la tendance active chez l'être en question.
Toute blessure originelle et tout besoin nié entraînent la naissance de comportements affectifs déséquilibrés, et par conséquent la rencontre de multiples situations de défis que nous serons amenés à traverser et à relever.
Si nous revenons à l'origine, face à cette carence affective, nous avons pu déployer toutes nos ressources pour chercher à correspondre aux comportements de nos piliers référentiels, soit en attirant leur attention de toutes les manières possibles (déséquilibre d'un alignement non construit vers l'extérieur) : par exemple, en se sur-adaptant à la tendance que l'on identifie comme celle épousée par nos référentiels; soit en opérant une mise en retrait de notre être, causée par l'idée de "ne pas valoir la peine" (déséquilibre d'un alignement non construit vers l'intérieur) : par exemple en intériorisant tous nos ressentis et nos émotions, en n'osant jamais nous exprimer sincèrement. Les autres me nient, ce qui m'amène à me nier moi-même, puisque l'extérieur m'a fait comprendre que je n'ai pas la valeur suffisante pour être digne d'écoute et d'attention.
DES MÉCANISMES DE RÉACTIONS AFFECTIVES
A partir de cette blessure originelle, que l'on identifie à la blessure de l'abandon et-ou la blessure du rejet (les deux peuvent être cumulées, selon les situations vécues et les traumatismes causés), l'ensemble de notre système de comportements va se construire depuis cette croyance, bien ancrée, selon laquelle nous n'avons pas la valeur suffisante pour mériter l'attention d'autrui.
En grandissant, dans le cadre de notre processus de socialisation, nous nous trouverons alors souvent dans l'incapacité à exprimer clairement notre besoin d'être aidé.e, en utilisant des moyens détournés pour obtenir ce dont nous avons besoin (de l'attention, de l'aide), allant parfois même jusqu'à user plus ou moins consciemment de manipulation affective.
Un exemple : J'ai une quantité de courses gigantesque à réaliser et à porter toute seule.
Je retrouve un ami en amont. Au lieu de lui demander s'il est disponible pour venir m'aider à décharger ma voiture à l'heure en question, je vais construire un discours verbal basé sur la plainte indirecte et la victimisation pour tenter de susciter chez lui la réaction attendue :
_ "Et toi, tu fais quoi plus tard ?"
_ "J'ai beaucoup à faire, mais je dois voir comment je m'organise, car c'est compliqué, je vais faire ci, puis ça, mais bon avant j'aurais initialement eu à faire ça, mais comme je vais devoir gérer les courses gigantesque en solo, peut-être que je n'y arriverai pas, donc je vais voir comment je me débrouille..."
A ce moment là, le cri de mon âme est le même que celui du bébé en bas âge que j'étais, n'ayant reçu aucune attention, aucune réponse positive à son besoin primaire.
Ici, mon besoin n'ayant jamais été écouté ni entendu, je cherche par tous les moyens détournés que mes interlocuteurs y répondent, sans être en capacité de m'exprimer :
_en conscience : en conscience de ma blessure originelle, et donc, du besoin d'attention et de réponse positive,
_de façon transparence : je demande clairement à mon ami s'il est disponible pour m'aider au moment où j'en ai besoin,
_de façon authentique : si cette personne est mon ami.e et que j'aspire à manifester des liens sincères et sains, j'arrête d'user de manipulation et de moyens détournés pour m'exprimer face à lui/elle. J'apprends à exprimer mon besoin sans détour, depuis mon coeur, sans appréhensions ni peurs que sa réaction ne soit pas celle que j'attends, ravivant en moi la souffrance liée à ma blessure originelle.
POURQUOI JE VOUS PARLE DE CETTE TENDANCE, AUJOURD'HUI ?
Parce que beaucoup de personnes traversent actuellement de grands chamboulements dans leur vie (c'est peut-être votre cas), et un grand nombre d'entre elles se sentent perdues, sans savoir vers qui se tourner.
Si nous n'avons jamais appris à nous connecter à nos blessures originelles pour les mettre en lumière afin de guérir notre coeur blessé, il nous sera difficile, voire impossible, de nous libérer émotionnellement. C'est pourquoi nous reproduirons continuellement certaines tendances comportementales à l'infini, sans parvenir à enclencher le changement.
Or, la détresse peut-être grande par moment, la solitude pesante, et le sentiment d'être bloqué.e écrasant.
Si je n'ai jamais appris à conscientiser et à exprimer mes besoins en confiance et en toute liberté, dans le respect de ma vérité intérieure, alors il me sera difficile de demander de l'aide au moment où j'en aurais le plus besoin.
N'attendez pas de traverser une épreuve douloureuse pour faire ce premier pas vers vous-mêmes.
Si vous ne vous êtes jamais manifesté de façon authentique, les personnes de votre entourage ne vous connaitront pas et ne pourront pas se manifester avec authenticité auprès de vous. Nous attirons ce que nous vibrons. Les rapports que vous aurez bâtis et entretenus avec ces personnes seront un leurre, car elles se seront adaptées à ce que vous aurez accepté de laisser transparaître de vous.
Si vous avez toujours renvoyé l'image d'une personne qui n'exprime jamais ce qu'elle pense véritablement (vous attirez des personnes qui n'osent pas être totalement sincères avec vous), ou au contraire, d'une personne extrêmement forte qui s'auto-suffit à elle-même (vous attirez des personnes qui ont tendance à puiser dans vos ressources, dans l'attente que vous les souteniez), comment voulez-vous que vos proches puissent répondre aux besoins que vous nourrissez secrètement dans l'espace de votre relation ?
COMMENT TRANSFORMER LA TENDANCE ?
Cela fait partie de la rencontre avec soi-même, de la re-connexion avec son Être véritable, que d'entreprendre un travail thérapeutique pour plonger en soi dans le but d'éveiller sa conscience sur l'essence de la personne que l'on est, au-delà des masques et des mécanismes de l'égo. Ce travail sur soi permet de rencontrer, de reconnaître puis considérer les aspirations profondes de notre âme, de contacter notre capacité à trouver et à nourrir son alignement.
De cette manière, les déséquilibres originellement ancrés transmutent dans la quête d'une manifestation de son être dans l'écoute de ses ressentis, de ses émotions, de ses besoins, et dans un second temps, dans l'expression vers l'extérieur de ces derniers avec clarté, transparence et authenticité.
En m'engageant envers moi-même par ce travail, je parviens à attirer des personnes avec qui l'entente et la communion est fluide, sincère et évidente, car la dynamique de la relation se construit sur des bases saines et conscientes.
Si vous vous sentez émotionnellement éprouvé.e.s, tournez-vous vers le ou la thérapeute qui vous semblera le-la plus à même de vous accompagner dans ce chemin d'élévation de conscience et d'éveil à vous-mêmes.
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Prenez bien soin de vous,
Milaine
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